Le parti socialiste a perdu son âme
Aujourd'hui je me suis intéressée à une analyse parue sur le site de Terra Nova "Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? "
l'analyse rappelle ,à juste titre , que depuis le Front populaire en 1936, le parti socialiste et le parti communiste ont accompagné la montée en puissance du monde ouvrier.
"La victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981 leur est intimement liée : la classe ouvrière est à son apogée démographique (37% de la population active) et vote massivement à gauche (72%, soit +20 points par rapport à la moyenne nationale). Autour de ce cœur ouvrier s’est constituée une coalition de classe : les classes populaires (ouvriers, employés) et les catégories intermédiaires (le cadres moyens)."
- Le rétrécissement démographique de la classe ouvrière : la population ouvrière se contracte rapidement à partir de la fin des années 1970, pour ne plus représenter que 23% des actifs aujourd’hui – soit pour la gauche une chute de 40% de son socle électoral. Ce phénomène, corollaire de la désindustrialisation du pays, est amplifié par la dévitalisation du sentiment de classe : seul un quart des ouvriers se reconnaissent dans la classe ouvrière.
- les ouvriers votent de moins en moins à gauche. L’érosion est continue depuis la fin des années 1970 et prend des allures d’hémorragie électorale ces dernières années. Lionel Jospin n’a rassemblé que 13% des suffrages ouvriers : les ouvriers ont moins voté socialiste que l’ensemble des Français (16%). Au second tour de la présidentielle, le vote ouvrier passe de 72% en 1981 à 50% en 2007 : pour la première fois de l’histoire contemporaine, les ouvriers, qui ne votaient déjà plus à gauche au premier tour, ne votent plus à gauche au second.
- Les diplômés. Ils votent plus à gauche que la moyenne nationale (+2 points en 2007). Le vote à gauche est désormais corrélé positivement au niveau de diplôme : plus on est diplômé, plus on vote à gauche ; moins on est diplômé, plus on vote à droite.
- Les jeunes.
- Les minorités et les quartiers populaires. "La France de la diversité est presqu’intégralement à gauche."
- Les femmes. "l’électorat féminin, hier très conservateur, a basculé dans le camp progressiste. "
On peut lire encore dans l'analyse que l'’électorat de droite est centré sur les séniors, les indépendants (artisans, commerçants), les agriculteurs, les catholiques et qu'il est en opposition avec les valeurs de gauche dans toutes ses composantes, tant socioéconomiques que culturelles, et parfois de manière radicale comme les agriculteurs ou les séniors (sur les valeurs culturelles).
- Ne plus chercher à restaurer sa coalition historique de classe : la classe ouvrière n’est plus le cœur du vote de gauche, elle n’est plus en phase avec l’ensemble de ses valeurs, elle ne peut plus être comme elle l’a été le moteur entraînant la constitution de la majorité électorale de la gauche"
- Opter pour une stratégie de valeurs. L’électorat « France de demain » .
- Privilégier une stratégie de mobilisation. La « France de demain » vote fortement à gauche mais vote peu. Il est toutefois possible d’améliorer son taux de participation : les jeunes ou les minorités ne sont pas des abstentionnistes systématiques, ils votent par intermittence. L’objectif est donc de les mobiliser : cela passe par une campagne de terrain (porte-à-porte, phoning, présence militante sur les réseaux sociaux et dans les quartiers…), sur le modèle Obama.
- Rallier les classes moyennes : les professions intermédiaires, les plus nombreuses (23% de l’électorat total, contre 15% pour les classes moyennes supérieures) et en expansion, ont voté 14 points de mieux pour la gauche aux régionales par rapport à la présidentielle (contre +7 points en moyenne), ce qui constitue l’évolution la plus spectaculaire vers la gauche sur la période.
- Identifier au sein des classes populaires des sous-catégories plus aisées à raccrocher à la gauche. les précaires, les chômeurs, les exclus : ceux-là votent à 70% à gauche –
La gauche d'aujourd'hui et de demain est ce cela ?