Nous assistons depuis le début du quinquennat à une agitation quasi frénétique du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif qui ne cessent de vouloir réformer.
Le verbe réformer n'est plus de mise car il faut dire moderniser, démocratiser ....
Le droit social étant mon domaine de prédilection j'ai fait un bref bilan des réformes depuis le début de l'année 2008.
Mon constat est sévère, car les mesures législatives et réglementaires prises par une majorité qui est devenue le valet le plus zélé du Medef , ont permis un recul sans précédant du droit du travail.
Ce quinquennat n'a fait toutefois qu'accelérer un processus entamé dans le milieu des années 1980.
Un processus qui :
A permis les délocalisations massives de notre appareil industriel et ensuite du secteur tertiaire
N'a cessé d'empiler les mesures de démantèlement du droit du travail pour rendre les salariés de plus en plus flexibles au nom de la sacro sainte concurrence internationale
Toutes ces mesures n'ont pas diminué le chômage , elles l'ont facilité afin de pouvoir se servir des salariés comme des pions "d'ajustement de la crise ."
Les salariés, toutes catégories confondues, les petites entreprises sont les grands perdants de ce jeu de massacre dans lequel les entreprises internationales , à genou devant des actionnaires anonymes (comme les fonds de pension par exemple) dominent le monde, les gouvernements , ruinent notre planète et l'avenir de nos enfants .
Le travail n'est pas terminé pour ces mercenaires d'un capitalisme débridé .
En effet le programme proposé par l'UMP va rendre encore plus corvéables les salariés, il va les livrer dociles et muets à des entreprises qui ne pensent qu'à augmenter les dividendes des actionnaires...
Pour achever ce travail , cette majorité a ruiné la solidarité intergénérationnelle .
Les billets que je vais poster prochainement développent mon analyse par des exemples précis .
Salariés, chômeurs, forces vives de la nation il est temps de réagir................sinon nous sommes perdus.
Demandeurs d'emploi vous devez être vigilants car vous pouvez être victimes d'employeurs peu scrupuleux
les exemples sont multiples et les dénoncer ne suffit pas..
Voici ce que j'écrivais il y a quelques mois sur le site AGORAVOX
C’est avec dégoût et colère que j’écris ce témoignage sur les pratiques scandaleuses de certains employeurs qui n’hésitent pas à gagner de l’argent sur le dos des chômeurs lorsqu’ils recrutent quand ils obligent les candidats à postuler via un numéro de téléphone surtaxé,dont une partie du montant de la communication leur est reversé !
Le cas que j’évoque, qui malheureusement n’est pas isolé, atteint les sommets de l’indécence car l’offre d’emploi qui propose une heure de travail par semaine en tant qu’agent d’entretien a été déposée pour toucher le plus grand nombre de personnes dans la quasi totalité des antennes du pôle emploi.. Voici l’offre en question :
Offre n° 188274 E du 09/04/09 : Agent d’entretien http://www.anpe.fr/espacecandidat/nicola/RechercherParRef... VOUS SEREZ CHARGE DU NETTOYAGE DE BUREAUX, LAVER LES SOLS ET DESINFECTER LES SANITAIRES,FAIRE LES POUSSIERES, VIDER LES POUBELLES,...NETTOYER LES VITRES A LA RACLETTE SERAIT UN PLUS.PERSONNE DYNAMIQUE AUTONOME PONCTUELLE BONNE PRESENTATION RAPIDE MINUTIEUSE 1h hebdo – CDI – 8,84 € / H Si cette offre vous intéresse veuillez téléphoner à : – 08 92 10 61 62
(je ne mentionne pas le nom de l’entreprise mais j’ai toutes ses coordonnées ainsi que le nom du dirigeant. Je me suis entretenue avec sa collaboratrice directe auprès de laquelle j’ai fait part de ma désapprobation sur la pratique des numéros surtaxés.)
J’ai cliqué sur le lien donné, malheureusement le site du Pôle emploi était surchargé et je n’ai pas pu accéder à l’offre.
J’ai donc téléphoné au numéro indiqué.
Après quelques minutes d’attente une assistance m’a répondu et m’a demandé pour quelle offre j’étais intéressée.
Je lui ai indiqué sur toute la France.
Elle m’a demandé ma ville de résidence que je lui ai fournie ainsi que mes coordonnées.
J’ai demandé si le numéro que j’appelais était bien surtaxé.
La voix de l’assistante s’est durcie et m’a promptement demandé si j’étais "toujours" intéressée ou pas.
Tout en répondant que j’étais intéressée j’ai réitéré ma demande et devant mon insistance l’assistante m’a mise en attente et au bout de quelques secondes on m’a demandé mon numéro de téléphone pour qu’on puisse m’appeler.
Quelques minutes après j’ai reçu un appel venant de cette entreprise.
J’ai passé en tout 4 minutes au téléphone.
Le numéro étant un numéro audiotel, j’ai payé 0.34 euros par 4 minutes soit 1.36 euros ttc puisque je téléphonais d’un fixe.
Si j’avais téléphoné d’ un portable mon appel aurait été hors forfait et plus cher.....
Sur ces 1.36 euros mon correspondant en perçoit une partie.
J’ai consulté différents opérateurs certains font un reversement de 0.188 euros par minute soit pour mon appel 0.752 euros qui tombent dans les caisses du correspondant.
Faisons un petit calcul :
Une collaboratrice travaillant 8 heures par jour peut traiter en 8 heures 120 appels ce qui va rapporter à l’entreprise 90.24 euros.
Imaginons que la collaboratrice soit payée au SMIC son salaire chargé correspond approximativement à ce que va toucher l’employeur en reversement du coût des communications par son opérateur.
En conclusion l’employeur fait payer le coût de son recrutement (hors entretien d’embauche) par les demandeurs d’emploi.
Si les opératrices sont des stagiaires ou des contrats aidés tout est bénéfice pour l’employeur...
Considérant cette pratique scandaleuse je me suis rapprochée du service pôle emploi qui m’a indiqué que le numéro d’annonce n’existait pas.
Mais que ceci pouvait venir du fait que l’annonce avait été retirée par le pôle emploi si elle ne correspondait pas à sa charte interne.
L’agent du pôle emploi m’a demandé le nom de l’entreprise et m’a confirmé que des annonces de ce type avaient été déposées par cette entreprise sur toute la France.
Cette affaire lui paraissant étrange elle m’a affirmé qu’elle en référait immédiatement à sa direction.
Mon commentaire sur cette affaire
D’un point de vue légal
La loi Châtel du 3 janvier 2008 crée dans le code de la consommation un article L. 121-84-5 relatif à l’interdiction de l’utilisation des numéros surtaxés par les fournisseurs de services de communications électroniques. Cette dernière catégorie de prestataire renvoie pour l’essentiel aux fournisseurs d’accès.
L’interdiction vise plus précisément les services dit de « hotlines » fournis par ces fournisseurs : service d’après-vente, d’assistance technique ou tout autre service chargé du traitement des réclamations se rapportant à l’exécution du contrat conclu entre ce fournisseur, et le consommateur.
L’interdiction prévue pour la vente à distance est moins explicite.
Concernant les numéros surtaxés utilisés par les administrations, elle reste muette. Ceci s’explique sans aucun doute en raison du fait que l’article 55 de la loi du 21 juin 2004 (LCEN) règlemente déjà l’utilisation de ces numéros par les services sociaux. Mais le décret qui était censé permettre son application n’a jamais été adopté. Concernant ces services, la question demeure donc entière.
L’employeur qui indique un numéro audiotel pour que les demandeurs d’emploi puissent déposer leurs candidatures n’est pas en soit illégal.
D’un point de vue éthique
Faire supporter tout ou partie le coût de ses recrutements (voire même gagner de l’argent) par les demandeurs d’emploi me choque profondément.
Qui plus est l’annonce s’adresse à des agents d’entretien . les personnes susceptibles de répondre à ce type d’annonce sont en général des demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés ayant des revenus très modestes.
C’est à mon sens tirer profit de la situation dégradée de l’emploi et des demandeurs d’emploi les plus précarisés.
Ce type de comportement est irresponsable car il ternit l’image de l’entreprise auprès des demandeurs d’emploi, des salariés et du public.
Dans un climat social de "crispation générale" due notamment à la montée du chômage et à la paupérisation d’une partie de la population il va de la responsabilité de chacun de maintenir les liens entre tous et de ne pas ajouter aux tensions existantes.
Heureusement qu’il y a des milliers d’entreprises qui ne font pas ce choix.
NB : si les annonces déposées par l’entreprise en question sont fictives l’entreprise est passible de sanctions
Ce n'est plus une fracture sociale mais un gouffre ...créé par ce que je nomme l'apartheid social ..
Cet apartheid social est la conséquence d'une stigmatisation généralisée de toutes les composantes de la société dont nous ne pouvons pas maîtriser les problématiques. Stigmatiser c'est blâmer publiquement, dénoncer, condamner avec force.
Stigmatiser c'est également , aujourd'hui plus qu'hier , montrer du doigt , désigner tel ou tel comme coupable en faisant des amalgames qui ne reposent sur aucun fondement vérifiable et quantifiable.
La stigmatisation qui est une forme manifeste de discrimination doit être combattue aussi énergiquement que le racisme et le "négationnisme".
Il suffit d' écouter les discours de nos politiques, de prendre connaissance des dispositions qu'ils mettent en place, de lire certains médias , de surfer sur le net pour s'apercevoir que la stigmatisation envahit notre vie quotidienne et obscurcit notre esprit critique.
Sont victimes de cette stigmatisation notamment :
les Rmistes ou maintenant titulaires du Rsa ou minima sociaux auxquels on associe la fainéantise et la fraude
les chômeurs auxquels on associe le laxisme pour retouvrer un emploi et également la fainéantise
les étrangers et immigrés qui sont accusés de manger le pain des français , de prendre leurs emplois , d'être en fait la cause essentielle du chômage
les musulmans auxquels on associe le fondamentalisme , l'intégrisme et le terrorisme
les habitants des banlieues qu'on assimile à des délinquants
les employeurs qu'on considère tous comme des patrons voyous sans moralité ni humanité etc..
Que peut on répondre à un homme qui décrète qu'un noir est différent d'un blanc ? Ce qu'il dit est vrai : la couleur de peau est différente c'est une évidence mais
On peut lui répondre qu'il fait de la discrimination..
Considérer que chaque personne a le droit de ne pas être stigmatisée c'est à mon sens la mesure la plus efficace pour régler les problèmes.
Pourquoi ? Parce que cette position éviterait la politique de l'autruche pratiquée par tous les partis au pouvoir depuis trente ans, la politique qui consiste à dresser les gens les uns contre les autres pour mieux éluder ou botter en touche les réels problèmes. Elle permettrait de généraliser un climat de confiance et d'éviter de dépenser des sommes exorbitantes en contrôles tout azimut.
Elle libérerait ces deniers "gaspillés " qui proviennent ne l'oublions pas de nos impôts pour des actions de formation, d'organisation et d'information.
Nous vivons dans un pays qui n'utilise plus son intelligence créatrice pour résoudre ses problèmes, mais fait appel aux sentiments les plus vils des uns et des autres pour stigmatiser .... c'est tellement plus confortable .....
Un allocataire du Rsa est avant une personne qui a eu un accident de la vie , une personne qui a besoin de respect pour retrouver l'estime de soi et pouvoir ainsi s'accrocher pour rebondir.
Un chômeur est une personne autonome qui est capable de s'auto-gérer, qui a besoin d'être considéré comme un acteur de la vie sociale et non comme un fardeau , qui a besoin d'informations et de formation dans le respect de son parcours personnel.
La politique d'humiliation permanente qui consiste à soumettre à des contrôles incessants les titulaires du Rsa, les chômeurs et d'une manière générale les personnes rencontrant des problèmes financiers ne" fabrique" que des zombis dépressifs. source
Dans le même esprit le cliché du patron voyou, fait ignorer la réalité d'une majorité de petits commerçants, d'artisans ou de petites entreprises croulant sous des charges sociales et matérielles sans aucune aide des banques et ce l'état.
L'image du fonctionnaire parasite qui dort sur son bureau, du flic facho, nous font haïr bien des personnes qui souvent rencontrent de grandes difficultés pour remplir correctement leur fonction , "tiraillées " entre leur éthique personnelle et les directives de leur hiérarchie !
Bien sur il y a des scandales, des abus, des zones de non droit, les profiteurs et les corrompus, les sans morale et les voyous qu'ils soient en col blanc ou non mais ils restent minoritaires .
Aussi est il intolérable d'ignorer la très grande majorité des honnêtes gens qui vivent dans ce pays en mettant en exergue les actes de quelques uns.
L'économie c'est avant tout un espace d'échange qui se nourrit de confiance.
C'est en reconnaissant l'existence d'un apartheid social qui discrimine notamment les chômeurs, les titulaires des minima sociaux, les pauvres , les étrangers, les personnes en situation de précarité , les femmes, les homosexuels, les croyants, "les personnes âgées au "minimum vieillesse", les handicapés, les originaux.... que nous pourrons commencer à réfléchir sainement pour trouver les solutions idoines.
Tout le monde aspire à mieux vivre mais aussi à participer au bien être collectif.
La déclaration des droits de l'homme , notre devise nationale "Liberté, égalité, fraternité" refusent la stigmatisation et l'apartheid social.
Oublier ce principe fondamental c'est mourir , car un peuple n'existe que par la noblesse de ses objectifs.
Extrait d'un texte D' ALEXANDRE COMETTI artiste photographequi se considère comme victime de la stigmatisation car Alexandre :
est un artiste (soupçon de volonté de ne pas vouloir travailler )
a un nom Italien (soupçon d'immigration)
est titulaire du RSA (soupçon de Fraude),
est "beau" (soupçon d'homosexualité)
a un physique " ténébreux" ( soupçon d'être Arabe, Juif ou étranger suivant les phobies, origines ou opinions de ses accusateurs)
est un homme ( soupçon de mysoginie)
écrit des articles avec une liberté et une indépendance d'esprit (soupçon d'être un anarchiste, un gauchiste, un sarkozyste, un fasciste, un centriste, suivant la teneur de ses articles et/ou opinions politiques de ses accusateurs)
je mets ce témoignage que j'ai reçu sur mon billet " dis maman c'est quoi être pauvre ?"
il se passe de commentaire I
Je n'ai pas consulté un médecin depuis plus de 7 ans, j'évite de sourire car j'ai au moins 25 dents cariées abimées, je n'ose imaginer le cout de lunettes malgré ma vue qui baisse dramatiquement. Personne ne m'a tendu la main, et demander directement à qui? de plus la gène, la honte, les regards vous dissuadent...
Pourtant j'aimerais travailler, antan j'ai travaillé plus de 30 ans.
Le relationnel est un échec, personne ne se détourne plus sur un homme fatigué, usé, hormis des gens encore ou souvent plus usé que lui, fragilisés, qui se suicident avec de l'alcool, le médicament illusion illusoire du pauvre.
Il n'y aucun espoir, il n'y a même plus de désespoir, il n'y a qu'un tunnel sans fin ou nous attend enfin dans un linceul de délivrance, de paix: La mort.
La leur ou la notre ?
Je ne me fais aucune illusion, j'ai compris que nous devrons disparaitre, en silence, loin de toute agglomération, afin de ne pas "choquer" les hyènes bien pensantes et leurs enfants, futurs bourreaux de la bien pensance.