Une légende urbaine nommée code du travail................

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale notre économie s’inscrit dans la construction de l’Europe.
La zone euro dont le projet est né dans les années 1970 est une des principales étapes de notre intégration économique au sein de l'Union européenne.
Lors de la création de l’euro officialisée par le traité de Maastricht, le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) a été l'instrument dont les pays de la zone euro se sont dotés afin de coordonner leurs politiques budgétaires nationales et d'éviter l'apparition de déficits publics excessifs.
Ce pacte impose aux États de la zone euro d'avoir à terme des budgets proches de l'équilibre ou excédentaires.
Cette construction d’un espace libre d’échanges et d’une zone de monnaie unique avec comme corollaire la mise en place de critères de convergence et des obligations en découlant, a privé la France comme les autres états européens et de la zone Euro de leur pouvoir de réagir aux différentes crises financières et économiques qui ont secoué le monde depuis ces trente dernières années.( notamment les crises liées aux chocs pétroliers, à la bulle internet dans les années 2000 , celle de l’immobilier américain et, par ricochet, le financement immobilier et le système financier international.)
Elle les a enfermés dans des plans d’austérité car à défaut de pouvoir mener une politique de relance intérieure et de dévaluation de leur monnaie , les états membres se sont lancés dans une course à la compétitivité dont la baisse du coût du travail et de la protection sociale devint la pierre angulaire et les emplois , des variables d’ajustement.
Dans les années 1980 -1990 des dizaines de mesures furent prises afin de rendre plus flexible le marché du travail : allégements de charges sociales pour inciter au recours au temps partiel , fin de l’autorisation administrative de licencier pour motif économique , facilitation de recourir aux CDD, etc... , la loi de Robien puis la loi Aubry avec la réduction du temps de travail.
Depuis 2000, des mesures néolibérales ont vu le jour comme le contrat nouvelle embauche mis en place en 2005, et abrogé ensuite en 2008 car jugé non conforme au droit international .
On ne dispose pas d’évaluation de l’impact sur l’emploi des réformes françaises seulement des études comparatives faites par l’OCDE qui ne démontrent nullement les effets bénéfiques sur l’emploi des mesures visant à flexibiliser l’emploi et à détricoter la protection des salariés.
Si les réformes réduisant la protection des salariés n’ont pas réussi à juguler la montée du chômage, en revanche elles ont entrainé la montée de la précarité des jeunes , des femmes dont 30% sont à temps partiel non choisi, la prolifération des contrats aidés avec pour corollaire la généralisation des bas salaires ..…
En fait focaliser le débat sur le code du travail en le montrant comme l' ennemi de l’emploi permet d'éluder la question de l’impact de la libre circulation des capitaux et des marchandises ..
Ce n'est pas la situation de l’emploi qui dépend du droit du travail, mais c'est le droit du travail qui dépend de la division internationale du travail orchestrée par le droit du commerce international.
Le chômage est provoqué par la libre circulation des capitaux et des marchandises, les crises financières et économiques et les politiques d’austérité mises en place qui réduisent le pouvoir d’achat et vident de ce fait le carnet de commande des entreprises……