TIR A VUE sur les pauvres dans les Alpes Maritimes
Eric Ciotti , député (UMP) des Alpes maritimes et président du conseil général est parti en guerre .
Le conseil général des Alpes-Maritimes qu'il préside vient de créer une brigade chargée de lutter contre la fraude au revenu de Solidarité Active (RSA). Une brigade composée de 16 personnes , qui selon le président du conseil général, "est une première en France".
Cette initiative est une "démarche de justice". La fraude au RSA représenterait dans les Alpes Maritimes 4 millions d'euros au détriment du conseil général indique notre Monsieur propre..
Les contrôleurs de cette "brigade" vont avoir accès aux facturations d'eau, de téléphone, d'électricité et pourront même croiser divers fichiers administratifs pour repérer les fausses déclarations.
Que ne ferait on pas à droite pour rallier une frange de l'électorat de l'extrème droite , car il faut bien l'avouer ce thème est porteur parmi les électeurs lepéniste !
Ce populisme, s'il est odieux en devient indécent ! En effet examinons la situation de plus près , car comme vous le savez, je suis un peu myope !
Il faut savoir qu'en 2010, le nombre de bénéficiaires du Rsa était de 19 087 dans le département de vaillant chevalier blanc.
Depuis le début 2011, on assiste à un reflux sensible du nombre d’allocataires, avec 18 534 inscrits (- 4,4 %). La collectivité a prévu une somme de 100 millions, qui pourra évoluer à la hausse ou à la baisse en cas de besoin.
Le conseil général a également en charge le RSA « majoré » qui est versé aux personnes isolées avec des enfants de moins de 3 ans. Leur nombre reste stable, dans une fourchette comprise entre 2 550 et 2 800 bénéficiaires, pour une dépense de l’ordre de 16 millions d’euros par an.
De son côté, l’État verse le RSA « activité », qui est perçu par des personnes travaillant à temps partiel . Ils étaient un peu plus de 5 000 dans les Alpes-Maritimes à la fin 2 009 et 5 190 en mars 2011, dernier chiffre connu. Enfin, toujours à la charge de l’État, le RSA « jeune » instauré en septembre 2010 est passé de 6 allocataires seulement en septembre 2010 à 78 bénéficiaires en mars dernier. Il est versé aux - 25 ans ayant travaillé à taux plein sur les trois années précédant la demande.
Comme dans le reste de la France, ces chiffres évoluent au gré de la conjoncture.
Si nous additionnons , le nombre des bénéficiaires du Rsa à la charge du département, s'élève à 20 000 personnes pour un budget de 120 millions d'euros.
Sur ces 120 millions d'euros il y aurait 4 millions de prestations indues ( ce chiffre n'est fondé sur aucune étude sérieuse ) touchées par des fraudeurs ce qui représente un peu moins de 800 fraudeurs.
Bref tout ce développement pour vous montrer que les 16 agents "la force de frappe anti fraudeurs Rsa " va s'agiter pour faire économiser 4 millions d'euros, alors que le fonctionnement les salaires les charges les frais associés de cette brigade vont représenter sur un an déjà aux environs de 1 million d'euros soit le quart de la prétendue fraude .
Sans se pencher sur le détail des dépenses du conseil général et notamment les subventions à certaines associations comme l'AMICALE PREVOYANCE DES CONSEILLERS GENERAUX qui s'élèvent en 2010 à 425 000 euros ou le comité régional du tourisme qui s'élève à 3 Millions d'euros , sans compter toutes les subventions à des clubs de voile, ski et autres !
Il faut savoir cette année que le festival de Cannes a été subventionné de 20 millions par des fonds publics dont le conseil général des alpes Maritimes .
Nous pouvons lire notamment dans le Parisien "Cannes, c’est beaucoup d’argent. Le budget du Festival 2011 s’élève à 20 millions d’euros, dont la moitié en fonds publics, qui provient du ministère de la Culture, de la ville de Cannes, du conseil régional Paca, et du conseil général des Alpes-Maritimes. Une somme utilisée, notamment, pour offrir le dîner d’ouverture qui se déroulera ce soir après la projection de « Minuit à Paris », de Woody Allen.
L’argent sert aussi pour les invités. Et, en particulier, ceux dont les films figurent dans la sélection officielle. Le Festival offre ainsi trois chambres pour trois invités par film. Autrement dit, souvent, le réalisateur et deux de ses acteurs ou actrices sont hébergés pendant leur séjour. Mais à part l’hôtel, le Festival ne paie absolument rien d’autre. Pour les repas, transports, les tenues, etc., les invités sont pris en charge par les producteurs et distributeurs. Cela coûte cher à ces derniers, car les palaces de la Croisette — le Majestic, le Carlton et le Martinez — ont des chambres oscillant entre 700 € et 1 000 € minimum.
De ce point de vue, le Festival est une bonne affaire pour la ville qui voit sa population tripler cette semaine-là, passant de 72 000 âmes à 200 000 habitants. On estime que le chiffre d’affaires généré par le Festival est de 200 millions d’euros. Les hôteliers cannois réalisent près de 19% de leur chiffre d’affaires annuel en douze jours."
vous pouvez si cela vous amuse regarder ici les subventions en 2010
Attention mon propos n'est pas de dire qu'il ne faut pas soutenir et dynamiser le tourisme ou le sport dans une région qui est un des plus beaux fleurons de France en matière de tourisme ( 64 000 emplois directs ), mais de garder raison et surtout de respecter les pauvres.
En effet 16 agents pour passer au crible la vie des allocataires du Rsa , fouiller dans leur intimité , voir se déplacer chez eux et enquêter comme pour chercher les preuves d'un crime .... le tout pour récupérer ou économiser 4 millions d'euros !
Alors que , dans le même temps des sommes colossales sont dépensées en subventions et autres qui proviennent de nos impôts ... et qu'il n'y a pas pour autant une brigade Monsieur Propre pour surveiller " la bonne utilisation " des subventions sur fonds publics.
N'oublions pas que Les Alpes-Maritimes ont connu des problèmes de corruption du personnel politique dans les années 1980 et 1990, aboutissant notamment aux condamnations pénales des maires de Nice, Jacques Médecin, de Cannes, Michel Mouillot et d'Antibes Pierre Merli.
Tout ceci me dérange et m'attriste .
Rappel "Éric Ciotti est secrétaire national de l'UMP en charge des questions de sécurité depuis mars 2006. Il est à ce titre fréquemment présenté comme le « monsieur sécurité de l'UMP ». Il est rapporteur de la loi sur les violences en bande adoptée en juin 2009 puis en 2010 de la Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.
En août 2010, Éric Ciotti propose de modifier la législation pour punir « de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende le fait par le père ou la mère de laisser son enfant mineur, lorsque celui-ci a été poursuivi ou condamné pour une infraction, violer les interdictions et les obligations auxquelles il est soumis ». Cette proposition est jugée inconstitutionnelle, nul ne pouvant être pénalement responsable des faits d’autrui.